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La serre est l’endroit idéal pour abriter une collection de cactus. C’est là que
ces plantes trouveront les conditions de lumière et de chaleur qui leur sont nécessaires.
Ma serre est composée d’aluminium et de verre. Ses dimensions sont de 6m x 3.50m.
Il y a 4 fenêtres de toit munies d’ouvertures automatiques. Elle n’est pas installée
sur une dalle en béton. Elle est simplement posée à même le sol. A l’intérieur, j’ai
étendu une couche de sable sur laquelle j’ai posé un caillebotis.
Malgré cette installation très simple, je n’ai jamais rencontré de gros problème
d’humidité et de condensation.
Par contre, en hiver, souris et rats des champs ont
tendance à rentrer dans la serre en creusant le sol. Depuis quelques années, en période
hivernale, je laisse donc du poison en permanence pour éviter que mes plantes ne
servent de repas à ces visiteurs nocturnes.
La serre pendant la saison froide
Je maintiens ma serre hors gel. J’utilise à cet effet un radiateur électrique soufflant de 3,3 kw.
Je lui ai apporté quelques modifications :
- le thermostat d’origine n’étant pas suffisamment précis, il a fallu en installer un autre. Celui-ci est extérieur au radiateur, ce qui me permet de le placer où je veux dans la serre, indépendamment du radiateur ;
- le thermostat agit uniquement sur la résistance chauffante. Ce qui signifie que le ventilateur, lui, tourne constamment. Ce qui n’était pas le cas auparavant.
Le prix de l’énergie étant ce qu’il est, j’isole ma serre à l’aide de plastique à bulles spécialement prévu à cet effet (c’est-à-dire plastique à grosses bulles, résistant aux UV – à ne pas confondre avec le plastique à [petites] bulles servant à l’emballage d’objets fragiles).
A l’origine, j’avais placé cette isolation à l’intérieur de la serre. Malheureusement, une fois les cactus installés sur les tablettes, il devient très difficile d’enlever cette isolation. Celle-ci est donc restée en place plusieurs années, jusqu’à ce que je trouve chez un fournisseur allemand un système de fixation convenant pour l’extérieur.
Ces fixations sont composées de 2 pièces :
- l’une se colle sur le carreau (à l’aide de colle siliconée – ceci est fait une fois pour toutes). On vient y « épingler » le plastique à bulles ;
- l’autre vient se visser sur la première, en fixant le plastique.
Une partie de la fixation est collée sur le carreau de la serre
Le plastique à bulles y est « épinglé »
La 2e partie se visse sur la 1ere en fixant le plastique
Comme on peut le voir sur la photo (à droite), je dois utiliser 2 bandes de plastiques pour couvrir l’entièreté de la hauteur de la serre. Celle-ci fait 1,70m alors que mon plastique ne fait que 1,50m. Ce qui signifie que j’ai une double épaisseur d’isolant sur la plus grande partie de la hauteur. J’utilise ces 2 bandes pour recouvrir 3 côtés de la serre. Ce travail est effectué en à peine une heure (pareil pour le démontage).
Le quatrième côté étant celui où se trouve la porte coulissante, je suis obligé d’y travailler d’une autre manière. Les parois se situant de chaque côté de la porte sont isolées de l’intérieur, la porte est, quant à elle, isolée de l’extérieur. La pointe de chaque pignon est isolée de l’intérieur. Le plastique à bulles des parties qui sont isolées de l’intérieur reste en place toute l’année.
Les fixations ont été collées sur tout le pourtour de la serre
A l’intérieur de la serre, afin de diminuer le volume à chauffer, j’ai tendu un fil à linge à hauteur des gouttières sur lequel je dépose une double épaisseur de plastique à bulles.
La serre pendant la saison chaude
Lors du retour des beaux jours, l’isolation peut être enlevée.
Il faut alors être extrêmement prudent car les plantes ayant dû se contenter d’une
exposition très peu lumineuse tout au long des mois d’hiver seront irrémédiablement
brûlées au moindre rayon de soleil.
Il faut donc observer une période de transition : les exposer au soleil un peu plus
chaque jour. C’est là que j’ai trouvé une autre utilité aux attaches du plastique
à bulles. Je me suis procuré des voiles d’ombrages que je peux fixer à l’extérieur
de la serre à l’aide de ces attaches. Le voile est simplement fixé par les attaches
supérieures, il pend donc librement.
Ma serre reçoit les rayons du soleil dès son levé. Tôt le matin, les rayons ne sont
pas encore suffisamment chauds pour qu’il faille craindre des brûlures et je place
donc le voile d’ombrage un peu plus tard dans la matinée. Au fur et à mesure, que
les jours passent, j’installe le voile de plus en plus tard. Finalement, arrive un
moment où le voile n’est plus nécessaire.
Il faut toutefois rester très attentif. Une période de temps couvert qui durerait
plusieurs semaines nécessitera une nouvelle période d’adaptation. J’en ai fait la
pénible expérience en cette année 2011. Nous avons eu ici en Belgique un été particulièrement
pourri. Ciel constamment gris avec des températures comprises entre 15 et 20°C. Puis,
brusquement, 2 jours avec des températures de 37°C. Le premier jour a suffi pour
brûler une bonne quantité de mes plantes !
En plein été, lorsque le soleil est très haut dans le ciel et qu’il pénètre principalement
par le toit, je peux également poser des voiles d’ombrages sur le fil à linge à l’intérieur
de la serre.
Pendant les périodes très chaudes, une bonne aération de la serre est tout à fait
indispensable. Un air bouillant et stagnant provoquera des brûlures encore bien plus
rapidement.
Je pense malheureusement, que ma serre manque un peu de cette aération si importante
malgré la porte et les 4 ouvertures dans le toit. J’essaye de compenser cela avec
des ventilateurs. Enfin, pensez à des ouvertures supplémentaires si vous avez l’intention
d’installer une serre.
Autres solutions
Lors de mes visites à d’autres collectionneurs, j’ai pu voir d’autres modes d’hébergements pour les cactus. Mais aucun de ceux que j’ai vu ne peut servir d’abri hivernal. Les plantes sont donc rentrées dans la serre principale qui est munie d’un système de chauffage et ressorties au retour du printemps.
Chez Johan Pot.
Sur la droite on aperçoit des étagères surmontées d’un petit toit.
Chez Marja van der Pieterman.
Chassis dont les parties supérieures et les façades
sont amovibles.
Sur le site de Willi Gertel, on peut voir une installation beaucoup plus sophistiquée. A part la table en aluminium (comme celles utilisées dans les jardineries), tout est fait maison. Voici « les secrets de fabrication » révélés par Willi lui-même.
La base du châssis est composée d’une couche de 10 cm d’isolant sur laquelle est posée une « feuille » d’aluminium de 1,5 mm d’épaisseur. Au-dessus de cette feuille d’aluminium, se trouve un vide de 16 mm dans lequel est installé un câble électrique chauffant. Au-dessus de ce vide, est posée une tôle d’aluminium de 3 mm d’épaisseur sur laquelle sont posées les plantes. Le châssis lui-même est constitué de plaques alvéolaires Plexiglas Alltop® de 16 mm d’épaisseur et de profilés d’aluminium. Le Plexiglas Alltop® a été préféré au polycarbonate car il laisse pénétrer les rayons UV.
Vous l’aurez compris, avec ce système, il n’est plus nécessaire de déménager les plantes.
Un bon point également pour ces systèmes inspirés des châssis horticoles, les plantes sont au grand air !
Chez Willi Gertel.
Les plantes peuvent y être hébergées toute l’année, un système
de chauffage y étant intégré.